A notre demande, madame la présidente de la commission éducation en charge du financement et du contrôle des établissements publics et privés sous contrat nous a reçu.
Nos interlocutrices ont été intéressées par le sujet, d’autant plus intéressées qu’il est peu connu. Toutefois les conditions pour réunir une commission d’enquête parlementaire travaillant dans une certaine objectivité ne sont pas réunies.
Dans un premier temps, nous avons porté les revendications de la profession des enseignants :
1. augmentation salariale, inconditionnelle, pour tous. Nous avons fait savoir le double problème posé par le « pacte » : augmentation accordée à certains enseignants d’une part, sans contrôle d’autre part.
2. besoin de rehausser l’image de notre profession : l’enseignement aux élèves, futurs citoyens de la République, ne doit plus être considéré comme un service payant dont dispose les parents et leurs enfants.
La hausse de la précarisation est un indicateur inquiétant pour le statut d’enseignant et les conditions de travail.
Puis nous avons présenté les points spécifiques aux établissements privés sous contrat où le métier peut-être davantage dévalorisé. En effet les structures confessionnelles réalisent leur maximum pour tenter de couper le lien entre l’enseignant et le ministère/rectorat/dasen afin de faire valoir leurs enjeux (parents consommateurs d’un service scolaire, pas de mélange avec « les autres » afin de rester « entre nous ».
C’est bien la « liberté pédagogique », c’est à dire le libre choix des outils pour enseigner, les notes aux élèves et parfois le contenu des programmes qui peuvent être mise en cause
Nous avons donc passé en revue les outils des DDEC (principalement) afin d’essayer de transformer l’enseignant en une forme de chargé de clientèle obéissant et silencieux :
0. les enseignants en contrat définitif ou à durée déterminée (suppléants) sont les seuls à pouvoir être payé en heures supplémentaires alors qu’ils n’ont pas de temps complet,
- 1. la mise en place d’un outil parallèle au fonctionnement opaque pour influencer le dispositif officiel des demandes de mutation et ce uniquement pour certains enseignants (« accord professionnel sur l’emploi dans l’enseignement catholique »,
- 2. la mise en place d’un outil parallèle au fonctionnement opaque pour influencer le dispositif officiel de formation professionnel et ce uniquement pour certains enseignants (« formiris »). Dispositif qui ne fourni pas d’ordre de mission, donc pas d’ordre de mission et pas d’indemnisation officielle des frais,
- 3. l’opacité du dispositif d’ouverture et de fermeture de classes qui échappe en partie au contrôle de l’administration,
- 4. l’absence de mise en œuvre du dispositif de choix des directrices et directeurs d’école par le DASEN. Dans la réalité, ce travail est entièrement sous traité aux organisations confessionnelles,
- 5. la légèreté des conditions requises pour être directrice ou directeur de collège ou lycée,
- 6. le sport scolaire qui échappe au projet sportif avec deux fédérations concurrentes
- 7. le mélange des genres et des financements entre lycées professionnels et centres de formation des apprentis.
Nous continuerons d’informer les parlementaires de dérives et pratiques occultes peu connues afin de conforter nos conditions de travail et notre statut d’enseignant. Nous militons pour la mise en place d’audits, de contrôles des directions d’établissement qui selon nous devraient déboucher sur la séparation des enseignants et des directeurs d’une part et des organisations confessionnelles (ex. les DDEC) d’autre part.